IA : entre Bullish & Bullshit, il n'y a qu'une lettre
Une liste (non exhaustive) de toutes les conneries que je vois passer sur l'IA.
Je suis ultra bullish sur l’IA.
Mais faut arrêter deux secondes l’euphorie.
Parce qu’en vrai, elle nous sort aussi beaucoup de bullshit.
Et je le dis en tant que CEO qui l’utilise tous les jours dans ses process.
Alors voilà, une liste (non exhaustive) de toutes les conneries que je vois passer.
Un bon reality check avant de tout confier à Skynet.
IA : Bullish... mais pas aveugle.
Il y a beaucoup de cas où l'IA vous bullshit sévère (et peut plomber votre boîte si vous ne faites pas gaffe).
Je suis très bullish sur l’IA. Vraiment.
Mais ça ne m’empêche pas de garder les yeux ouverts.
Et en tant que chef d’entreprise, je me dois d’être lucide : l’IA peut aussi vous sortir des énormités.
Le pire cas de figure ?
Quand on lui pose des questions pointues sur :
– la stratégie d’entreprise,
– les règles fiscales,
– la compta,
– le droit,
– l’investissement
L’IA va souvent vous répondre avec une autorité bluffante… pour vous sortir des énormités.
Des synthèses foireuses.
Des infos périmées.
Des conseils dangereux.
Et parfois même, des inventions pures.
(Si si, elle invente des lois. Littéralement.)
La leçon ?
Toujours vérifier les sources.
Toujours recouper avec un expert humain.
Toujours garder un esprit critique.
En général, quand il s’agit de sujet sensible, je demande à l’IA (le plus souvent ChatGPT), de citer sa source. Puis, je vérifie par moi même.
Faites de même et remerciez moi plus tard !
Autre bug fréquent : l’IA qui tourne en rond.

Tu l’as sans doute vécu : tu bosses avec l’IA, tu lui demandes de créer quelque chose (code, image, structure complexe)… et là, c’est la descente aux enfers.
Elle commence à faire n’importe quoi.
Elle répète ses erreurs, elle réinvente les bugs, elle refuse de sortir de la boucle.
Tu peux corriger dix fois, elle s’en fout.
Elle te répond comme un élève de CP qui a décidé de ne pas comprendre.
Et le pire ?
Parfois, tu dois revenir cinq ou six messages en arrière, reformuler autrement, relancer tout un nouveau thread, pour qu’enfin elle daigne changer de direction.
Moralité :
L’IA ne sait pas encore se corriger.
Elle n’a ni mémoire courte, ni sens de l’erreur, ni capacité à dire : "ok j’ai foiré, on recommence autrement."
Elle peut être brillante….
…Et aussi te mentir ouvertement
Mais elle peut aussi être franchement débile.
Plus tu deviens "pote" avec l’IA… plus elle va te mentir.
(Oui, tu as bien lu.)
Et comme elle n’a aucun ego, aucun courage non plus pour te dire "je ne sais pas", elle va commencer à t’inventer des réponses.
Des réponses qui sonnent bien, qui confirment ton intuition,
mais qui sont totalement fausses.
Surtout quand tu poses des questions subjectives, complexes ou existentielles :
"Quelle stratégie serait la plus efficace pour…"
"Quel est le bon pricing selon toi ?"
"Est-ce que mon produit a un futur ?"
Tu crois qu’elle t’aide.
Mais elle te brosse dans le sens du poil.
Ce qu’il faut faire ?
Toujours la re-challenger. Toujours lui demander de :
justifier sa réponse,
citer ses sources,
proposer plusieurs hypothèses contradictoires,
sortir de la logique du "plaire à son humain".
Sinon ?
Elle te flatte. Elle te ment. Et tu te plantes.
L’IA, aussi puissante soit-elle… reste ultra silotée.
On vous vend du "génie transversal".
Mais en réalité ?
Chaque IA reste bloquée dans sa petite boîte.
Tu veux faire une campagne de prospection personnalisée à l’échelle ?
Bonne chance.
Tu peux avoir une IA qui t’écrit un bon script.
Une autre qui te génère un visuel sympa.
Mais aucune IA, je dis bien aucune IA, ne va penser à :
Adapter ce script à chaque persona.
Tenir compte du contexte de chaque prospect.
Gérer les transitions entre les outils.
Résultat : tu dois encore :
Uploader les datas à la main,
Reprendre les scripts un par un,
Recommencer le process de A à Z pour chaque variation.
(Oui tu peux en automatiser une partie avec un Zapier ou un Make, mais tu as intérêt à avoir le portefeuille très profond, vu le nombre de task que ça va générer…).
C’est censé être automatisé, mais ça te fait bosser comme un stagiaire.
On est encore loin d’un système fluide, intelligent et interconnecté.
Pour l’instant, c’est encore toi, humain, qui dois faire la glue entre tous les morceaux.
Et ça, en 2025, c’est pas acceptable.
Mais c’est la réalité.
Beaucoup d’IA sont encore des gadgets glorifiés.
On nous vend du "gain de temps" à tout-va.
« L’IA peut réserver un resto pour toi »,
« Elle peut gérer ton agenda »,
« Elle peut planifier ton prochain voyage à Rome »...
Franchement ? On s’en fout.
Tu veux vraiment que ce soit ça, ton gros levier technologique de l’année ?
Ne plus avoir à choisir où dîner avec ta femme et tes enfants ?
Ne plus planifier ton week-end toi-même ?
On est en train de sacrifier du bon temps – des moments simples, humains –
au nom de l’ultra-productivité.
Et le pire ? C’est que ces IA-là n’apportent aucune valeur stratégique.
Elles sont jolies, elles font waouh 10 secondes,
puis elles prennent la poussière dans un onglet fermé depuis 3 mois.
Alors oui, je suis bullish sur l’IA.
Mais pas sur les IA qui te rendent bête à force de vouloir te "simplifier" la vie.
L’IA, c’est brillant. Mais faut encore lui tenir la main.
On nous vend des assistants ultra-puissants, capables de tout comprendre d’un seul prompt.
Spoiler : c’est faux.
Dans la réalité, tu dois découper ton idée en 10 morceaux.
Envoyer chaque prompt séparément.
Et surtout… attendre.
Oui, attendre. Parce qu’à chaque réponse, tu te tapes 20 à 30 secondes de chargement.
Et si, par malheur, tu balances tout en une fois ?
Tu te retrouves avec une réponse paresseuse, survolée, où la moitié du boulot n’est même pas fait.
Résultat : tu passes autant de temps à guider l’IA qu’à bosser toi-même.
Et ça, c’est un vrai problème. Parce qu’au lieu de vraiment déléguer une tâche,
tu joues les chefs de projet pour un stagiaire digital qui fatigue après 4 lignes de consigne.
La promesse de "gain de temps" devient un mythe dès que la tâche est un poil complexe.
Et c’est dommage. Parce qu’on sent qu’on y est presque.
Mais pour l’instant, faut encore l’éduquer à la petite cuillère.
Si t’es déçu par l’IA… commence par te regarder dans le miroir.
Beaucoup râlent :
« L’IA m’a sorti un truc nul »,
« C’est pas ce que je voulais »,
« Elle comprend rien »…
Mais voilà la vérité :
Ce n’est pas l’IA qui est nulle. C’est ton prompt.
Ce n’est pas elle qui est à la rue. C’est toi qui ne sais pas encore bien lui parler.
L’IA, c’est pas magique.
C’est une machine qui exécute ce que tu lui demandes. Point.
Et si tu t’exprimes mal, que tu manques de clarté, ou que tu ne sais pas comment elle pense… elle te sert une bouillie.
Utiliser une IA, c’est un acte d’humilité.
Parce que quand elle foire, dans 90% des cas… c’est ta faute.
Donc avant de cracher sur l’outil :
Demande-toi si tu t’es formé un minimum.
Si tu comprends comment ça fonctionne.
Si tu as travaillé ton prompt, ton intention, ton objectif.
Et si la réponse est non ? Alors désolé, mais c’est toi le problème. Pas l’IA.
Et si le plus gros bullshitter… c’était pas l’IA, mais l’humain ?
Depuis que l’IA est accessible, LinkedIn s’est transformé en concours du meilleur illusionniste.
Chaque jour, tu vois passer des "créateurs de SaaS", "génies du produit", ou "marketeurs visionnaires"…
Spoiler : ils ont juste demandé à ChatGPT de coder un OnePager. Et maintenant ils t’expliquent "comment scaler avec l’IA".
Le vrai problème, ce n’est pas ce que les IA génèrent.
C’est ce que les humains prétendent avoir fait eux-mêmes avec.
Donc si tu veux arrêter de te faire enfumer,
si tu veux voir clair dans la hype,
si tu veux comprendre qui a réellement une exécution solide…
Passe du temps avec l’IA.
Joue avec les outils.
Apprends ce qu’ils savent faire, et ce qu’ils ne savent pas (encore) faire.
Parce que plus tu maîtrises l’IA,
plus tu deviens bullish sur elle…
…et plus tu deviens imperméable au bullshit autour de toi.
Enfin prépare toi à mettre ton Égo de côté ! Il va falloir mettre les mains dans le cambouis.
C’est beau de vouloir utiliser l’IA dans sa boite, mais si tu penses que parce que tu es manager, directeur, où je ne sais quel poste de direction, c’est au stagiaire ou à ton N-2 de s’y coller et de te faire un “reporting’”…. “BON CHANCE”…
l’IA doit faire partie de toi, tu dois avancer avec elle au quotidien pour vraiment comprendre comment elle fonctionne, ce que tu peux faire avec, et surtout pour avoir un bouclier à “bullshit” imparable !
À méditer !





